vendredi 2 décembre 2011

ARCHÉOLOGA /EDITIONS FATON : POLITESSE SUR LE DECLIN

On le constate, on s’en désole ! La politesse, les bonnes manières à la française, honneur de notre pays, sont en voie de disparition. Disparaissent au profit de celles, cavalières, se font gangrener par la goujaterie.
Les rédactions d’Archélogia et des Dossiers d’Archéologie (Editions Faton) viennent de m’offrir un exemple éclatant de ce triste état de choses. En tant que collaboratrice de longue date de ces deux revues, en tant que l’un des best-scellers de la maison Faton avec notamment l’étude sur la Vallée des Merveilles, j’ai proposé aux rédacteurs le 20 octobre dernier trois sujets nouveaux et me semble-t-il, fort intéressants : un petit rouleau gravé du VIIe millénaire avant J.-Ch. (Serbie centrale), un observatoire protohistorique (Balkans) et, last but not least, une kyrielle de découvertes réalisées ces derniers temps dans la Vallée des Merveilles. De jolies illustrations accompagnaient mes commentaires succincts.
Voici trois sujets qui, me semble-t-il, susciteraient même la curiosité des derniers des béotiens ; des cadeaux inespérés pour un éditeur spécialisé et averti … Venant surtout d’un auteur qui a fait ses preuves et attiré bien des lecteurs.
Quelle fut la réaction d’Archéologia et des Dossiers d’Archéologie ? Tout simplement aucune ! Prise de doute, j’ai envoyé à nouveau mes informations. Nouveau silence… Intriguée, plus amusée que déçue, j’ai insisté, j’ai fit appel à l’amabilité, à la politesse, au respect qu’on doit normalement à ses collaborateurs. Sans succès ! Silence à nouveau ! Manque d’égard le plus élémentaire.
Des deux maux, les responsables des deux revues auraient-ils choisi le moindre ? Se draper dans l’impolitesse plutôt que de se couvrir de ridicule en refusant de publier sous un prétexte ou un autre des nouveautés d’une importance non négligeable? Un ridicule qui fait plus pleurer que rire, comme toujours quand la perte de liberté est en cause…

lundi 17 octobre 2011

TÉLÉRAMA – Henry de LUMLEY : une même censure ?

Les billets publiés sur mon blog sont aussitôt répercutés par les soins de GOOGLE sous le nom de l’institution ou de la personne qui y sont visées. Ma dernière note consacrée à Télérama et sa « liberté de presse » a été branchée au bout de 50 minutes sur Télérama. Or, 24 heures plus tard une main invisible a balayé le renvoi à ma note. Une même main invisible semble-t-elle œuvrer pour Henry de Lumley ? Mon billet sur la chute mortelle de l’une de ses stagiaires dans la vallée des Merveilles, répercuté sous le nom de l’intéressé a disparu, lui aussi. Certes pas avec la même rapidité, question délai Télérama battrait le record. Absolu peut être ?
Voici qui offre un nouvel exemple de cette liberté tant louée par la République et qui commencerait à gangrener l’Internet aussi !

mercredi 12 octobre 2011

TÉLÉRAMA : « LIBERTÉ DE LA PRESSE PRIVÉE »

La politique, ce n’est pas ma tasse de thé ! Ni la politique ni tout ce qui l’entoure. Mais, je ne lui tourne pas le dos. Bien au contraire ! J’observe de loin pour essayer de comprendre, de pénétrer dans les méandres, combien sinueux, des manœuvres, des magouilles, des bluffs, de vrais faux-semblants qui lui sont inhérents. Sans succès sinon en subodorant un univers de combinards malpropres prêts à franchir les limites de l’immoral.
Des banalités, me diriez-vous, tout autant que cette devise dont on nous intoxique à longueur des journées, à longueur des mois, à longueur des années : « la démocratie française ». Vous l’avez deviné. Ne serait-il pas plus approprié de la définir comme « démocratie à la française » ?
La manipulation de la presse est l’un des lots avérés de cette démocratie bien de chez nous. On en a la certitude même s’il n’est pas toujours aisé de deviner comment se trament ses vérités arrangées ou encore comment se forgent ses chapes de plomb. Une certitude se dégage
néanmoins : en jetant le voile sur des anomalies de la société, les media français font défaut à leur rôle essentiel, celui qui consiste à exercer sa catharsis.

On s’imagine que, seuls, les intérêts de haute importance ou des personnalités en vue sont concernés par de telles manipulations médiatiques. Et bien non ! Elles touchent aussi des domaines anodins qui relèvent de la recherche plus ou moins scientifique ou encore des savants ou présumés tels. Récemment, le site protohistorique du Mont Bego, plus exactement le haut lieu qui se niche le long de son flanc, nommé bien à propos Vallée des Merveilles, m’a fourni l’occasion d’assister in vivo à ce processus du « musellement » de la presse. Expérience cocasse, s’il en est, qui mérite d’être partagée…
Le 20 juin dernier, j’ai été contactée par Sophie Cachon, jeune journaliste à Télérama, qui préparait « un numéro spécial PACA dont le sujet principal est la vallée des Merveilles ». Elle revenait tout juste du site où, à défaut de le visiter plus à fond, elle a recueilli des témoignages qu’elle devait entendre et surtout ceux qu’elle n’aurait pas dû entendre. Parmi ces derniers, les paradoxes inhérents aux recherches sur ce site et l’existence de mes travaux comme de mes déboires.
Au cours de notre long entretien la journaliste, pleine de cette verve que suscite la curiosité, chercha à compléter son information au sujet du site comme au sujet des situations peu communes qui s’y produisaient. Je fis de mon mieux pour essayer de lui faire entrevoir la complexité extraordinaire de ce joyau de notre patrimoine comme des fureurs qui s’y déchaînent et qui vont jusqu’à vandaliser ses vestiges anciens. Pour parfaire sa documentation Sophie Cachon emprunta mes publications et le film qui retrace mes longues investigations non sans promettre de les restituer dès la parution de l’article.
Dans un mouvement d’élan immaculé, la jeune femme déclara en guise de conclusion :
- Je mettrai en évidence et vos découvertes et vos difficultés.
Instruite par l’expérience, je tempérai son zèle en lui rappelant les entraves de notre presse.
- Aucun problème, la presse privée est plus libre, rétorqua notre journaliste avec conviction. Loin de se douter qu’elle ne tarderait pas à subir un « baptême de l’obéissance » inspiré par la soumission de la presse tout court…
L’article annoncé est paru dans Télérama du 13 juillet avec le titre « LES GRAFFS DU DIABLE, TELERAMA »
Sa teneur, à l’opposé de ce que Sophie Cachon envisageait d’écrire, fut décevante mais pas surprenante pour les initiés. Aucune considération originale sur le caractère insolite de cette cathédrale à ciel ouvert, aucune observation relevée sur son cadre non moins insolite. Notre journaliste se contente de reprendre des généralités maintes fois dites et redites. Se garde bien de mettre en évidence ce qui semble l’avoir impressionnée : cet imposant visage humain qui se détache sur un rocher pyramidal comme pour rayonner dans toute la vallée et qui désormais nargue aussi tous ces familiers du site qui passaient devant lui sans l’avoir remarqué. Et pour cause ! Transformant mon existence en inexistence, Sophie Cachon se devait de passer sous silence tout ce qui relevait de mes découvertes. Qu’importe la mise en valeur de notre patrimoine ! Quant à la rédaction de son article qui privilégie une série d’informations pratiques elle se rapproche à plus d’un titre de celles des guides du routard. Et les dépasse même : la description des randonneurs qui s’enveloppent dans leurs capes alors que la pluie s’abat sur les Merveilles fait figure de son point culminant jamais atteint par les auteurs des routards !
Celui qui, selon les propres dires de Sophie Cachon, a fait l’objet des critiques et des moqueries est transformé en héros, en « ponte » de la préhistoire française. Bref, à la suite de ses autres collègues, elle contribue à bâtir son culte. Voici qui nous fait comprendre à quel point notre jeune journaliste qui croyait à la liberté de la presse privée se trouva recadrée dans les plates-bandes de l’obéissance ! Et fermement ! Car en allant jusqu’à déclarer que M. de Lumley « continue de se rendre chaque été dans les alpages, où il supervise les équipes d'étudiants qui effectuent des relevés sous sa direction depuis… » elle livre à son lecteur, je le crains sciemment, une information qui est loin de correspondre à la réalité (cf. article sur ce blog en date du 24 août 2011).
Sophie Cachon « oublia » de m’envoyer son article, « oublia » aussi de me rendre les documents empruntés. Rien d’étonnant ! Au bout d’un certain temps, je fis appel à Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama, non sans lui faire part de quelques impressions sur l’article visé. Sa réponse fut brève mais édifiante :
« Dès son retour de vacances, je demande à Sophie Cachon (à laquelle je fais par ailleurs toute confiance pour la rédaction de son article, quand bien même vous aurait-il déplu) de vous restituer t vos documents ».
le cautionnement de sa supérieure laisse-t-il deviner que les « instructions » relatives à l’article de Sophie Cachon auraient bel et bien suivi la voie hiérarchique ? Processus coutumier auquel la presse privée ne semble pas échapper.

mercredi 24 août 2011

HENRY DE LUMLEY : CHUTE MORTELLE D’UNE ARCHÉOLOGUE-STAGIAIRE DANS LA VALLÉE DES MERVEILLES, « FATALITÉ » PREVISIBLE – IGNOMINIE SANS LIMITES ?



Dans mon livre Vallée des Merveilles, cimes et abîmes d’une recherche paru en 2002 on pourra lire un chapitre bref (pp. 46-48) « Des ‘archéos’ pas comme les autres ». J’y faisais part de mon étonnement face au désordre et activités à tout va de la jeune équipe dirigée officiellement par Henry de Lumley. Observations qui datent de ma première visite sur le site, soit en 1991. J’y écrivais notamment :
« Tout en poursuivant mes examens, j’observais du coin de l’œil les activités de l’équipe, dite des « archéos », dont la tâche consistait à repérer et à relever les gravures.… Ni dirigés, ni coordonnés ces jeunes gens tourbillonnaient au gré, me semblait-il, de l’inspiration du moment. Face à cette situation peu conforme aux règles de l’art, je m’ouvrais de ma surprise à Odile (Odile Romain à présent l’une des principales collaboratrices de M. de Lumley).
— C’est ainsi, répondit-elle, M. de Lumley ne dirige jamais nos campagnes.
— A-t-il établi au moins un programme du repérage et des relevés ?
— Non plus ! reprit-elle de plus en plus laconique.
— Mais comment procède-t-il ? La responsabilité, étant donné l’importance de ce site protohistorique ?
— Il délègue car il est trop occupé. Actuellement il fait un voyage officiel en Asie du sud est avec toute sa famille.
— Ah bon ! Mais il délègue comment ?
— En tant que responsable du Laboratoire du Lazaret, c’est Annie Échassoux qui est chargée de superviser les travaux de l’équipe, expliqua Odile. Mais comme elle est peu attirée par le site elle délègue à son tour…

[Voici qui  m’évoquait le principe du dicton serbe : J’ordonne au chien, le chien ordonne à la queue, la queue au poil et le poil se mit à pleurer.]

« Au terme de cette conversation je crus comprendre que ce sanctuaire à ciel ouvert était devenu pour Henry de Lumley un salon à ciel ouvert. Un lieu propice au plan de carrière, endroit décalé où il recevait des collègues éminents, des notables régionaux et nationaux et, bien sûr, des journalistes. Un peu plus tard je devais comprendre que les agapes offertes en août 1991 à Paul Germain, alors secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, demeuraient gravées dans les mémoires. Les libations de champagne, étaient-elles versées au pied du Bego, pour ouvrir à Henry de Lumley l’accès à l’immortalité »

A ces observations l’intéressé ne manifesta aucune réaction, aucune protestation. Comme dirait le bon peuple, qui ne dit rien consent…

À la lumière de l’accident tragique qui vient de coûter la vie à une stagiaire de 19 ans appartenant à l’équipe des « archéos » ces propos revêtent comme un caractère prophétique. Car les circonstances évoquées dans mon livre laissent penser que loin d’être une « fatalité », ce drame était en quelque sorte prévisible. Plus même, on doit à un coup de chance que d’autres ne l’aient pas précédé.

Que c’est-il passé en cette journée funeste du lundi,18 juillet dernier ? Arrivée par hasard à Tende le jour suivant – hasard qui vient s’ajouter à tous ces autres qui jalonnent depuis le début mes aventures et mésaventures au Mont Bego – et qui ne se produisent, comme je l’ai déjà constaté (Cimes et abîmes, p. 13-4) jamais sans raison. Jamais au hasard pour ainsi dire. Cette fois-ci, le hasard a-t-il cherché à faire de moi un témoin véridique de ce drame sur lequel on s’est empressé à jeter le voile ? Il m’évoqua d’emblée le courroux des divinités grecques face à l’hybris des mortels… Un drame si dramatique qu’il a fait sauter aussi le couvercle bien verrouillé de la boîte de Pandore… Celle du Mont Bego.

Voyons le film des événements :

Fidèle à lui-même, notre cher Henry est monté aux Merveilles ce lundi matin, avec une escorte de notables dont un ministre. Trois véhicules 4x4 furent affrétés pour l’occasion. Respectant les traditions désormais ancrées, des agapes furent servies auprès de l’imposante roche dite de l’Autel. Les jeunes stagiaires bénévoles, chargés à effectuer dans cette zone des relevés ou, plus exactement, à vérifier ou revérifier pour la énième fois, ceux effectués au cours des dernières décennies entouraient de près ou de loin la respectable compagnie. Aussitôt après le repas, notre ponte s’empressa à quitter les Merveilles. Normal ! À Tautavel, de grandes « festivités » commençaient dès mardi : une commémoration somptueuse du 40e anniversaire de la découverte du fameux crâne qui devait se prolonger pendant plusieurs jours ! Une sorte d’apothéose pour notre découvreur ou présumé tel qui aura coûté, une fois de plus cher au contribuable . Faut-il croire que, seule, la presse attribue au grand Henry le mérite de diriger et de « superviser » directement les activités de son équipe ? Ainsi en dernier la journaliste Sophie Cachon, (Télérama du 13 juillet 2011) qui, loin d’ignorer la réalité ambiante aux Merveilles, n’hésite pas à affirmer en son âme et inconscience : « A 77 ans, l’ex-grand patron du Muséum… continue à se rendre chaque été dans les alpages, où il supervise les équipes d’étudiants qui effectuent les relevés sous sa direction depuis … 1976. »
Un hélicoptère de secouristes survola le crâne, non pas celui de Tautavel, mais celui du patron de la fouille alors qu’il s’apprêtait à monter dans le 4x4. Voyant l’hélicoptère se diriger vers la zone où son équipe était à l’œuvre il chercha à savoir ce qui s’est passé et si la victime éventuelle n’appartenait pas à son équipe. Inquiétude justifiée mais qui ne tempéra pas sa hâte de quitter le site ! Un accident possible chez ses « archéos », le futur fêtard n’en avait pas cure ! Était-il préoccupé de regagner au plus vite Tautavel et le beau monde convié à ces festivités au point de ne pas patienter, de quitter le site sans savoir ce qui se produisait près de la roche de l’Autel ?
Hâte inadmissible, mais hâte vaine. Car, directeur officiel de cette équipe et de ce fait son responsable légal, Henry de Lumley fut retenu par la gendarmerie de Tende : la malheureuse victime faisait en effet partie de ses archéologues en herbe.
Que c’est-il passé au juste ? La stagiaire de 19 était pourtant rompue aux escalades de montagnes. Pour quelle raison trébucha-t-elle dans la vire d’une roche semi inclinée, haute d’environ 8 mètres, et tomba la tête en avant ? Conséquence fatale : son crâne fut fracassé. Fracassé aussi le couvercle de la boîte de Pandore…Celle qui renfermait depuis des décennies tous les manquements aux règlements qui s’imposent pour un chantier de fouilles et en particulier du plan de prévention de sécurité et des risques (PPSR).
Ses compagnons d’infortune se mirent aussitôt à crier, à appeler au secours. Certains randonneurs attribuèrent leurs cris à un festin de jeunes. Pas surprenant ! Comment imaginer que nos archéos, dépourvus d’appareil permettant les appels d’urgence, pourtant imposé par le règlement sur des sites comme celui des Merveilles, se sont vus obligés de recourir aux procédés de leurs ancêtres préhistoriques ? Perte de temps dans une circonstance où chaque minute compte. Un garde du Parc, se trouvant fort heureusement à une distance d’environ 500 mètres s’est dépêché en direction des cris. Distance infime en soi, mais qui prend de la longueur sur un terrain accidenté et retarde ainsi les secours.
La configuration de l’endroit où cet accident a eu lieu exigeait, selon les règlements relatifs aux précautions de risques, d’être cordés et de porter le casque. La manière dont la chute de la jeune stagiaire s’est produite donne grandement raison à cette mesure de sécurité. Tout archéologue initié aux recherches sur des terrains accidentés reste sur une certitude : cordée et munie de casque elle aurait sans doute échappé à son terrible sort.

Il appartiendra aux gendarmes de Menton, venus immédiatement sur place pour faire les premiers constats, de déterminer les circonstances exactes de cette chute mortelle. Pour le moment leurs constats sont gardés secrets. Il est à espérer que les gendarmes en question ne connaîtront pas le même sort que leur collègue Claude Dona ! Gendarme-achéologue, ce dernier avait établi en 2001 avec conscience qui se doit et en connaissance de cause le rapport démontrant sans équivoque une nouvelle vague de vandalismes commis dans la faille-grotte de la Cime des lacs ainsi qu’un remue-ménage à son intérieur qui suggérait des fouilles illicites. Ce document important est resté lettre morte, enfoui dans un recoin du Palais de justice de Nice. Il a eu une seule conséquence immédiate : la mutation de Claude Dona.
Mutation, manière efficace pour réduire au mutisme !
Quant au rapport des gendarmes de Menton souhaitons qu’il ne prenne pas à son tour le chemin des oubliettes du Palais de justice de Nice.

Et le grand chef, qu’a-t-il fait ? Certes, cette chute qui fracassa le crâne d’une victime innocente la veille même de son « apothéose crânienne » tombait au plus mauvais moment ! Elle ne l’a quand même pas empêché de se diriger vers de Tautavel aussi rapidement que possible, d’abandonner son équipe en désarroi, au sein d’une vallée où se propageait l’ambiance pesante. Le Conseil Général chercha-t-il à combler son absence en dépêchant aux Merveilles une spécialiste en matière du soutien psychologique ?
Il y a pire ! Inimaginable même ! Notre cher Henry n’a même pas jugé opportun d’accueillir la mère de la victime, de lui exprimer directement ses condoléances, de la réconforter dans sa douleur. Bref, de l’entourer comme il se doit. Après avoir vu le corps de sa fille à Nice, la pauvre dame est montée en train à Tende pour les besoins de l’enquête. Faut-il reconnaître quand même à ce cher Henry un geste « délicat » : à la mère endeuillée il a offert (sans doute pas de sa poche) un dîner et une nuit à l’hôtel Le Prieuré à St. Dalmas de Tende !

Ce drame soulève dès à présent deux questions d’ordre administratif :
Henry de Lumley a-t-il, il signé l’engagement de respecter toutes les règles de sécurité et de l’hygiène qui s’imposent. Genre de document pour lequel toutes les DRAC se montrent, avec raison, particulièrement exigeantes.
Se sachant absent la plupart du temps, Henry de Lumley a-t-il, désigné il par écrit avant le début des travaux ceux qui doivent le remplacer dans sa charge de directeur ?
Lorsqu’on connaît les libertés que s’octroie notre grand homme, fort de ses soutiens, lorsqu’on sait qu’il n’hésite pas à déclarer urbi et orbi qu’il ne risque jamais rien car étant « au-dessus des lois » (voir à ce sujet la note sur ce blog en date du 8 novembre 2007, intitulée « Quand la justice immanente tend la main à la Justice face à Henry de Lumley ») et sans doute aussi au-dessus des règlements auxquels sont soumis tous les travaux publics, les fouilles archéologiques comprises. Lorsqu’on sait par ailleurs que les apparatchiks de nos administrations le traitent avec cette déférence que l’on réserve dans notre pays aux hommes considérés au-dessus de tout, on est amené à se demander dans quelle mesure il est en règle avec les exigences imposées aux directeurs de fouilles.
Pour ma part, en vingt ans je n’ai jamais vu un seul casque sur les têtes des « archéos » de Henry de Lumley !

Le dimanche, 24 juillet, je suis montée aux Merveilles. Le hasard, encore un, me fit croiser à l’entrée du site une dizaine de jeunes stagiaires qui amorçaient la descente. Leur marche à la queue leu leu, me permettait d’observer le visage de chacun : une série de visages hagards, de regards perdus, fixant le vide qui hantent depuis mon esprit et mes nuits.

Et Henry, le courageux ? Jusqu’au 26 juillet, date à laquelle j’ai quitté la région, il n’est pas réapparu sur les lieux. Redoute-t-il de frôler le placard du Mont Bego, placard déjà peuplé de cadavres, qui vient de s’alourdir d’un nouveau, cette fois-ci au propre et au figuré ?

lundi 1 août 2011

NICE MATIN : JUSQU’OÙ IRA LA COMPLAISANCE ?

Il y a peu, Nice Matin consacrait une page entière, illustration en couleur à l’appui, à un homme qui est tombé de son balcon dans un état d’ébriété avancée. Chute qui ne semble pas lui avoir coûté la vie.
Voici qui rend d’autant plus choquante la brève notice parue dans Nice Matin le 19 Juillet 2011 consacrée à la chute mortelle d’une innocente archéologue stagiaire de 19 ans ! Chute survenue alors qu’effectuaient des relevés dans la Vallée des Merveilles dans le cadre de l’équipe officiellement dirigée par Henry de Lumley.
La rédaction de cette notice bien discrète, signée J.-F. Malatesta (nom à propos !) s’évertue dans un floue peu artistique mais en tout cas bien ciblé et qui n’hésite pas à fausser certains faits afin de présenter aux lecteurs une version « arrangée » de ce sombre accident qui n’aurait pas du avoir lieu. Rédaction sur ordre ?
Si le lecteur non averti restera sur l’impression qu’on a voulu lui donner, le lecteur avisé en revanche et quelque peu initié aux chantiers de fouilles et aux règlements qui les gouvernent dénichera dans ce texte une série d’informations bien éloquentes.
Commençons par le début, par le titre « Une jeune archéologue chute et se tue ». Titre ambigu montrant d’emblée le manque de respect pour cette victime innocente qui va jusqu’à lui faire perdre son identité ! À aucun moment, son nom n’est cité. Je rassure vos lecteurs, elle a bel et bien un prénom et un nom, je vous l’apprends : elle s’appelle Aurélie Etienne, comme le précise le journal L’Alsace du 24 juillet 2011. Journal qui a pour unique source de (dés)information la notice de Nice Matin. Car même si la presse de France et de Navarre s’est intéressée à cet événement malheureux aucune ne semble avoir réussi à dénicher des informations nécessaires pour le répercuter.
L’événement serait-il placé immédiatement sous le sigle « secret défense » ?
Pourquoi l’omission du nom de la victime ? Omission trop surprenante pour être attribuée à un simple oubli, voire pour paraître anodine. À chacun de faire des hypothèses, pour ma part, j’ai la mienne…
Analysons la suite :
« a perdu la vie … dans une chute à la Roche de l’Autel ». Faux, elle a chuté depuis la vire d’une roche qui se dresse à côté de celle dite de l’Autel et d’une hauteur d’environ de 8 mètres !
« …travaux d’archéologie sous la direction du professeur Henry de Lumley qui s’est rendu sur site (sic !) hier soir » c’est-à-dire le jour même de l’accident. Information sans doute volontairement erronée afin de mettre en évidence le dévouement du professeur de Lumley ! Reprécisons ce qui est indiqué déjà sur mon blog : notre professeur avait guidé ce matin même aux Merveilles un groupe de notables et a quitté le site alors que la malheureuse stagiaire se mourait, quitté car pressé de rejoindre les « festivités » de Tautavel. Depuis on ne l’a plus revu sur le site…
« Le groupe a quitté un sentier balisé pour emprunter un chemin praticable. » Voici une information fausse mais parfaitement calculée et révélatrice. Si elle risque de surprendre les familiers de cette zone du site qui se demanderont où se trouve le dit « chemin praticable », elle sera en revanche éloquente pour les initiés des chantiers archéologiques et des règlements qui leur sont imposés. Voici qu’on arrive, si j’ose dire à l’essentiel, au point délicat…
Dans le jargon archéologique, le « chemin praticable » est un terme technique qui désigne en effet les passages ou les endroits où le port de casque le cordage ne sont pas indispensables. Or, la nature même de cette chute mortelle contredit de manière flagrante l’affirmation du journaliste et confirme qu’à l’endroit où elle s’est produite le port de casque était bel et bien obligatoire ; le cordage aussi! On peut tomber, certes, sur un chemin praticable, se tordre la cheville, se fouler le genou mais s’y fracturer le crâne, voici qui paraît un peu étrange. Depuis vingt ans que je sillonne les sentiers et les drailles du Mont Bego je connais aussi un chapitre sur les diverses chutes.
Cette information, fausse à dessein, a généré dans la région la version de la « fatalité », car, précise notre journaliste « c’est à cet endroit que le sol se serait dérobé sous les pieds de la malheureuse victime » . Un sol qui se dérobe par une journée de beau temps, n’est-ce pas curieux ?
L’emploi de ce terme technique qui vise sans doute à masquer le non-respect des mesures de sécurité, laisse présager que le journaliste aurait pu se faire instruire par des fins connaisseurs afin de suggérer au mieux la décharge de responsabilité.
Il existe plusieurs témoins de cette chute mortelle. Si Nice Matin obtient la liberté d’informer correctement ses lecteurs, il n’a qu’à se mettre à leur recherche, se mettre aussi à la recherche de ce « sentier praticable » au sol instable…

Pour ma part, je reste - à tort ou à raison - sur l’impression que des réseaux politico-maçonniques se sont mis une fois de plus en branle pour couvrir le responsable légal de l’équipe qui procède aux relevés sur le site du Mont Bego. Cherchera-t-on à étouffer l’affaire de ce décès malheureux et combien injuste car il jette une lumière crue sur le manque de mesures de sécurité réglementaires dans cette équipe ? Étouffer comme on l’a fait pour ce qu’on qualifie à l’étranger du « talibanisme à la française », à savoir les vandalismes commis dans une grotte sur le même site des Merveilles. Vandalismes que pourtant une enquête menée grâce au courage du magistrat Philippe Dorcet avait bel et bien mis en évidence. Étouffer aussi des découvertes passionnantes réalisées aux Merveilles pour la simple raison qu’elles aient échappé à ceux qui se considèrent comme maîtres absolus du site du Mont Bego.
La mort d’une victime innocente va-t-elle contribuer à briser ou du moins à fissurer ces carcans protecteurs qui laissent les intéressés sur l’impression de pouvoir tout se permettre ? En toute impunité…

vendredi 15 juillet 2011

VEULES LES ROSES : ENTRE LES HUMEURS DU MAIRE ET DE LA MER

Peut-on deviner ce qui s’est dressé entre l’humeur de M. le Maire et celle de la mer ? Difficile sinon impossible ! Car il s’agit d’un tapis volant, hélas, pas celui des mages orientaux qui fait rêver les jeunes et les moins jeunes. C’est un tapis bien plus prosaïque de M. Le Maire de Veules qui se met à voler non pas pour le bercer dans ses illusions mais pour le heurter à une adversité indomptable : les caprices de la mer !
Après la tentative de séduction avec ses décors qui se veulent artistiques, Jean-Claude Claire cherche à faciliter l’accès à la mer à ceux dont la mobilité est réduite comme à tous ceux dont les pieds fragiles ne résistent pas aux aspérités des galets. Intention louable aussitôt mise à exécution afin d’inaugurer en beauté la saison des baignades. Un chemin en caoutchouc noir fut déroulé depuis l’esplanade du front de mer pour atteindre l’estran à marée basse. Les oscillations de la mer étant ce qu‘elles sont, à marée haute notre descente se trouve inévitablement noyée dans les profondeurs des eaux.. Une couche de sable fut déversée au préalable pour servir de lit à ce passage tapissé alors que les pneus, bétonnés pour l’occasion, furent disposés tout au long afin d’assurer sa fixation.
Installation ingénieuse s’il en est qui remplissait de satisfaction notre Maire et de joie les premiers plagistes. Les tout premiers, dirai-je ! Car, face à cette bonne humeur généralisée la mer ne tarda pas à manifester la sienne! Une grosse ire sous forme de tempête qui envoûta le tapis au point de lui donner des ailes, fit rouler les pneus fixateurs et rendit les sables plus mouvants que jamais…
À sa guise, la mer transforma le vertueux dispositif, étala le tapis parallèlement à son bord, assembla les pneus fixateurs en tas et laissa les sables flotter au gré des vents.
À défaut d’un accès sans douleur, les plagistes auront désormais à mettre en branle leurs cellules grises afin de percer le mystère de cette mise en scène insolite.

mercredi 29 juin 2011

A VEULES LES ROSES : Quand M. le Maire s’improvise artiste

Des structures rudimentaires se présentent désormais à ceux qui accèdent à Veules-les-Roses depuis l’Est par la Départementale 925, à l’endroit même où elle amorce une descente. Qu’ils circulent à pied, à cheval, à dos d’âne, en fiacre, en voiture, en tracteur, en camion, qu’ils soient des visiteurs curieux ou des passagers pressés, ils les découvriront à condition de détourner leur regard du chemin suivi, pour ne pas dire du droit chemin, et le promener au ras du sol, plus exactement au ras du trottoir qui borde la route à leur droite. Découverte furtive s’il en est et non sans risque : sur cette route où la circulation est soutenue, où il est difficile de s’arrêter, même de ralentir l ‘œil égaré d’un conducteur est un danger en puissance. Une source de quiproquos aussi. Imaginons: par exemple le chauffeur d’un car de touristes balayer du regard ces schémas en partie masqués par les plantes et les prendre pour des vestiges remis à neuf de l’art primitif dus à nos ancêtres les plus éloignés. Ému par de tels spécimens, il arrête inopinément son mastodonte de véhicule pour offrir une chance à ses passagers d’apprécier ces précieux témoignages. Qu’importe l’impatience, les klaxonnes de ceux qui suivent, ils seront récompensés à leur tour.
Seuls les amateurs de la marche, espèce plutôt rare à cet endroit, auront le loisir de s’attarder à leur guise et sans danger face à ces créations aux présomptions artistiques et à vocation décorative et évocatrice. Eux seuls pourront prendre le temps pour essayer d ‘appréhender leur raison d’être, se prendre la tête à dénicher leur valeur symbolique pour le village. Des chevalets suivis d’une série de cadres disposés en désordre visent à évoquer les activités picturales, Activités bien représentées en Normandie, berceau d’impressionnisme, sans exclure Veules les Rosess. Des galets taillés grossièrement au point de heurter l’œil figurent des amas d’huîtres et de coquilles Saint Jacques, fruits de mer prisés tout au long de la côte normande. Un assemblage maladroit de lattes de bois dessine la proue d’un bateau. Quoi de plus banal qu’un bateau en bord de mer ! Nos touristes devront-ils se munir d’une boule en cristal pour deviner que cette « décoration » en forme de proue fait référence à un bateau qui s’est échoué sur la côte veulaise en 1940 ?
Et ceux qui empruntent la départementale 925 d’Ouest en Est ? Ces fruits « d’imagination » de Jean-Claude Claire n’étant pas bifaces, ils les découvriront de dos. Et si toutefois ils les découvrent ne risquent-ils pas de les prendre pour des dépôts accidentels en attente du ramassage d’ordures ?
Visiblement satisfait de ces premières réalisations, le Maire de Veules les Rosess compte poursuivre sur cette voie aux ambitions artistiques. « D’autres créations pourraient être mises en place … pour le moment nous réfléchissons à ces décorations » , déclare-t-il (Courrier Cauchois 27 mai 2011).
Pourvu que cette réflexion se prolonge à l’infini, dans l’intérêt de Veules et de ses visiteurs !

samedi 30 avril 2011

Au Collège de France : usurpation d’une bibliothèque

Le Collège de France, ce prestigieux établissement d'enseignement et de recherche fondé en 1530 par François Ier est l’une de nos fiertés nationales. A juste titre ! Pépinière de la science, unique en son genre, elle vise à rassembler les meilleurs parmi les meilleurs pour y dispenser un enseignement original et de grande qualité, susceptible de trouver l’écho au-delà des frontières.
Les bibliothèques, générale et spécialisées, constituent un autre fleuron du Collège de France. Fermées au grand public, elles offrent un précieux outil de travail aux spécialistes qu’ils soient professeurs, chercheurs ou encore des savants en herbe.
L’excellence et l’unicité de notre noble institution la mettent-elles à l’abri de cette duplicité commune à tant d’autres ? Plus exactement de ces deux faces qui les marquent fâcheusement de leur empreinte. L’une, faste que l’on étale au grand jour, telle une marchandise de qualité dans les jolies devantures. L’autre, moins reluisante, qu’on s’applique à garder secrète, à enfuir dans quelques cavités sans issue.
Qu’on le veuille ou pas, on doit se rendre à l’évidence : le Collège de France n’échappe pas à des revers. Les situations rocambolesques qui se produisent dans l’une de ses bibliothèques suffisent, me semble-t-il, à elles seules, pour en fournir un témoignage sans équivoque.
Quelle bibliothèque, que s’y passe-t-il ? Soyez sans crainte ! Je ne mettrai pas votre curiosité à l’épreuve, de cette histoire qui peut faire pleurer, qui peut faire rire, qui risque d’indigner un Stéphane Hessel, je vais tout vous conter.
Il s’agit de la bibliothèque du Cabinet d’assyriologie qui est gérée, comme il se doit, par le professeur de la discipline concernée, Monsieur Jean-Marie DURAND. Vivant en une sorte de symbiose avec le cabinet dont il a la responsabilité, notre éminent assyriologue aurait-t-il fini par le considérer comme sa propriété privée ou du moins comme un chez soi où l’on agit à sa guise ? Aussi le bureau du professeur se transforme-t-il accessoirement en son fumoir alors que l’accès à la bibliothèque est suspendu à sa bonne volonté.
Plusieurs chercheurs, coutumiers de cette précieuse bibliothèque, se sont vus privés de leur outil de travail. Dans la foulée même un collègue étranger fut frappé d’interdit. Shocking ! devait-il soupirer en se demandant sans doute ce qui se passait dans la tête de ce français.
Légitimes ou pas, les ordres du patron sont les ordres on doit les exécuter. Et, c’est ainsi que des jeunes en charge de la bibliothèque ont dû revêtir - bon gré, mal gré - un rôle comparable à celui des videurs dans les boîtes de nuit.
J’ignore quel pêché avaient commis ces bannis de la bibliothèque. Je sais en revanche quel fut le mien. Incroyable mais vrai… Pour avoir porté plainte contre un jeune protégé de l’éminent professeur lequel avait allègrement puisé dans mes écrits, puisé si allègrement qu’il a introduit des erreurs qui faussent la vérité historique ; pour avoir reproduit aussi mes dessins originaux sans me citer et encore moins remercier je me suis fait mal voir. Un jour, alors que je me mettais au travail, l’un de ces jeunes bibliothécaires et promus désormais « videurs « me demanda, passablement gêné, de ramasser mes papiers et d’aller voir « le professeur ». Ceci pour entendre le digne professeur se livrer à un chantage indigne : si je ne retire pas ma plainte je n’aurai plus le droit de travailler dans la bibliothèque ! N’étant pas du genre à céder aux chantages, j’ai perdu le libre accès à une bibliothèque qui doit son existence à l’agent du contribuable.
Quid des protestations adressées à l’Administrateur du Collège de France, Monsieur Pierre Corvol, par certaines victimes de Jean-Marie Durand dont moi-même? Très gêné, il formula les vœux que les choses s’arrangent… vœux pieux car M. Corvol ne bougea pas de petit doigt pour les arranger ! Pour faire retrouver à ces chercheurs leur outil de travail. Et le statu quo perdure.
Normal ! C’est ainsi au pays nommé France.
Pour moi, une seule consolation, s’il en est : après moult péripéties, l’éditeur du jeune protégé vient d’être condamné pour « violation de mon droit moral ».

jeudi 27 janvier 2011

Christian ESTROSI : délinquants et délinquants

Quel panache l’autre soir chez Frédéric Taddei ! Plus que jamais qu’à « Ce soir ou jamais » notre « motodidacte » national fut majestueux dans son rôle de preux chevalier, de noble protecteur des mamies agressées par des jeunes délinquants. Des petits malfrats qui vont jusqu’à vous estropier pour vous arracher quelques sous. Ces incidents fâcheux qui se multiplient, sur la Côte d’Azur peut-être plus qu’ailleurs, doivent être sanctionnés plus sévèrement, clame le Maire de Nice. Sans se pencher sur le mal-être grandissant qui gangrène nos jeunes et génère leurs excès, vols et violences, etc., etc, il veut punir leur accomplissement. Propose d’abaisser la majorité pénale à 16, refuse « que l’on continue la pratique de la culture de l’excuse ».
« Culture de l’excuse » nous y voilà. Cette pratique comme le zèle de punir seraient-ils à géométrie variable dans l’esprit de M. Estrosi ? Justicier vigoureux de ces proies faciles que sont les jeunes délinquants, il semble perdre de sa verve face à leurs aînés. Cette verve, dirait-on, s’évapore complètement face à ceux que l’on pourrait qualifier de « délinquants respectables ». Ces citoyens qui ont atteint des hautes positions et se considèrent hors d’atteinte. Des écarts ou des libertés qu’ils se permettent passent au-dessus des lois comme au-dessus des têtes de nobles défenseurs d’une justice rigoureuse.
Aura-t’on le bonheur d’entendre un jour M. Estrosi dénoncer d’une voix tout aussi vibrante ces dossiers qui ramassent la poussière dans quelques recoins des Palais de justice du Midi ? Lorsqu’ils traitent des finances les sommes d’argent, voire même de péculat, sont loin de trouver la commune mesure avec des larcins de nos délinquants mineurs !
« Ces gens son attaqués dans leur chair » plaide le député des Alpes-maritimes sur ce ton émouvant qui fait pleurer dans les chaumières. Certes, il n’a pas tort ! Agressés pour être volés, voici qui ne mérite aucune indulgence. Mais on aimerait que M. Estrosi s ‘apitoie tout autant sur l’agression dont a été victime un précieux patrimoine dans son département. Des vestiges d’un passé lointain, témoins de nos racines spirituelles, perdus à jamais suite à des actes de vandalisme. Voici qui ne semble pas l’émouvoir ! À l’expertise organisée par le Parquet de Nice, qui a clairement établi une première vague de dégradations M. Estrosi fait la sourde oreille ! Comme d’ailleurs son adjoint à la Culture.
Qu’à cela ne tienne ! Les auteurs de ces actes néfastes se sentant à l’abri ont recommencé. Et pour cause ! Le constat détaillé de cette seconde vague de dégradations, établi par un gendarme archéologue, est resté sans suite. Mais si, mais si, il y en avait une : la mutation du gendarme, auteur de ce compromettant rapport qui depuis des années reste « en suspend ». En attendant d’être suspendu pour de bon il a rejoint les « paperasses » similaires et ramasse la poussière au Palais de justice de la ville administrée par M. Estrosi.

Certes, il a des excuses, notre « motodidacte ». Les motos et la culture sont deux univers si éloignés. Toutefois, les hautes fonctions qu’il exerce depuis des lustres n’auraient elles pas réussi à lui faire prendre la mesure de la valeur de notre patrimoine ?

samedi 15 janvier 2011

« Surnaturel » : ce qui échappe à la raison ?

Mon oncle vient de s’éteindre paisiblement alors qu’il entrait dans sa cent deuxième année. Après avoir traversé le siècle, son siècle, et pénétré dans le suivant sans avoir goûté aux honneurs, voire aux horreurs, de la maladie. Affaibli certes, mais parfaitement lucide jusqu’au bout, il a quitté ce monde à l’endroit même où il a vu le jour. Dans la vieille maison familiale à Pirot, en Serbie du sud-est.
Une ultime faveur aurait-elle enrichi le départ de mon oncle d’un aspect « surnaturel » ? En cette matinée du 5 janvier, il a demandé à sa gouvernante de renoncer aux courses quotidiennes :
- Ne t’éloigne pas car je suis en train de mourir , a-t-il argumenté sans emphase. Ma nièce (qui peuple l’Au-delà depuis des lustres) est venue me chercher.
Un quart d’heure après mon oncle rendait son dernier soupir.
Sans se douter qu’en annonçant son rendrez-vous avec la mort avec une précision digne des horloges suisses, il offrait un nouvel exemple de ces phénomènes qui résistent à toute explication rationnelle et que pour cette raison nous préférons ignorer .