Mon oncle vient de s’éteindre paisiblement alors qu’il entrait dans sa cent deuxième année. Après avoir traversé le siècle, son siècle, et pénétré dans le suivant sans avoir goûté aux honneurs, voire aux horreurs, de la maladie. Affaibli certes, mais parfaitement lucide jusqu’au bout, il a quitté ce monde à l’endroit même où il a vu le jour. Dans la vieille maison familiale à Pirot, en Serbie du sud-est.
Une ultime faveur aurait-elle enrichi le départ de mon oncle d’un aspect « surnaturel » ? En cette matinée du 5 janvier, il a demandé à sa gouvernante de renoncer aux courses quotidiennes :
- Ne t’éloigne pas car je suis en train de mourir , a-t-il argumenté sans emphase. Ma nièce (qui peuple l’Au-delà depuis des lustres) est venue me chercher.
Un quart d’heure après mon oncle rendait son dernier soupir.
Sans se douter qu’en annonçant son rendrez-vous avec la mort avec une précision digne des horloges suisses, il offrait un nouvel exemple de ces phénomènes qui résistent à toute explication rationnelle et que pour cette raison nous préférons ignorer .
samedi 15 janvier 2011
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