Qu’on soit riverain qui sillonne le village pour
vaquer à ses occupations, qu’on
soit touriste curieux qui arpente ses ruelles ou qu’on revête la peau de
Diogène pour fouiner dans les coins et recoins avec sa lanterne, on n’apercevra
pas le maire de Veules les Roses. « Fantômas » ou édile fantomatique, se tapit. Prendre le
pouls du village, aller à la rencontre de ses administrés, contrôler les bons
fonctionnements, n’est pas dans ses habitudes. Le plaisir de promener son regard sur les attraits du
village, sur les couchers de soleil non plus. Les bains de mer ne sont pas son
fort. Ou, plutôt, il les ignore. En période estivale, où la présence du maire
s’impose, il déserte le village (voir note du 22/08/10). Pour se chauffer … au soleil
du Midi.
Fort heureusement, il n’hésite pas à montrer le bout de
son nez à la presse. A ses photographes non plus. Grâce à elle, les veulais
sont rassurés, si toutefois ils s’inquiètent : leur maire se porte bien.
Il y a aussi la « feuille de choux » éditée par la mairie où il
énonce des promesses, prêche la bonne parole : tout va pour le mieux dans
le meilleur des mondes. Un peu dans l’esprit de la chanson « Tout va très bien, madame la
marquise… ».
Ces jours-ci, le verdict du ministère de la santé vient
de tomber ! Repris par la presse nationale et régionale. L’unique drapeau
rouge sur la côte cauchoise flotte à
Veules les Roses. « Plage à
éviter », reprend la presse en cheur. Le danger de la fermeture
plane au-dessus de notre plage : les administrateurs européens ne risquent
pas de se laisser manipuler comme les administrés du « Fantômas ».
Voici qui suffit à étrangler ce beau village dont
l’économie repose pour une bonne part sur le tourisme. Accessoirement à
pénaliser des veulais qui, contrairement à leur édile, éprouvent un grand
plaisir de se tremper dans la mer.
Voyons l’essentiel de la note ministérielle :
« Quant à Veules-les-Roses (582 habitants et environ 1.600 en saison
estivale) et où il a beaucoup plu durant l’été dernier la situation reste
préoccupante. ».
L’argument de la pluie évoqué par le ministère et par
certains media est absurde ! Ces précipitations ne réservent pas leurs
faveurs à Veules les Roses
uniquement, elles arrosent en général toute la côte ou du moins l’une de ses
parties. Curieusement, elles ne polluent qu’une seule plage, celle de Veules
les Roses. A cet argument, notre "Fntômas" n'hésite pas à ajouter un autre, à friser le ridicule : les crottes de chiens ( F 3, 24/04/15) !
La même note incrimine aussi :
La même note incrimine aussi :
« Malgré de lourds investissements, dont une
station d’épuration aux dernières normes, deux pics de pollution ont été
constatés en 2014 sur la plage centrale. Le problème quasiment historique a été
en partie identifié. Il vient en partie du petit fleuve côtier La Veules dont
l’embouchure est au cœur de la commune et dont la partie aval est très
urbanisée. »
Nous y sommes ! Pour quelle raison la station
d’épuration ne fonctionne pas correctement ? Voici une question à
poser au maire. Veiller sur sa bonne marche est-ce bien son devoir ?
Venons en à
la Veules. Certes, elle a toujours été source de pollution. Mais la
situation s’est aggravée sensiblement depuis que notre « Fantômas » a
réalisé des aménagements pharaoniques et combien coûteux du front de mer (voir
notes des 28/07 et 1/1213). Pour remédier à ce problème, les générations précédentes ont agi
avec pertinence : on a installé à l’embouchure de la Veules un épi, voire
une buse. Cette conduite, longue de plusieurs dizaines de mètres, recueillait
les eaux du fleuve, stimulait leur débit, les rejetait au loin et en ligne
droite.
Notre « Fantômas » épouse, hélas, l’esprit de
notre temps. Celui qui privilégie le paraître à l’être. Afin de soigner le
« look » des cascades, combien artificielles, de la Veules (qui ont déjà posé de sérieux problèmes, voir note du 15/02/14), il a
supprimé ces installations salutaires. Et les conséquences ne se sont pas fait attendre.
Après avoir déversé ses eaux dans la mer, la Veules prend la liberté de les
promener à sa guise. Par malheur, elle a un penchant pour l’est ! Aussi,
comme le montrent les photos ci-dessous, ses eaux se répandent le long du
centre de la plage et atteignent même l’estacade. Bref, nos zélés baigneurs
plongent autant dans la mer que dans les eaux polluées de la Veules.
Afin d' éviter la catastrophe définitive, à savoir la fermeture de la plage, le bon
peuple de Veules les Rose va solliciter une réunion avec le maire. Pour prendre
de toute urgence les mesures qui s’imposent. Sera-t-il toujours aussi
fantomatique ? Ignorera-t-il une fois de plus le sage adage des vieux
Romains : vox populi – vox dei : « la voix du peuple est la voix de
dieu ». Car le bon peuple de Veules est très motivé, pour sauver sa plage
il est prêt à la révolte.