Non, ce n’est pas la Veules
qui déborde même si elle refuse à se plier aux modifications de son cours (cf. note du 28/07/13). C’est le ras-le-bol des Veulais ! Principales victimes
d’une saison estivale mal préparée ou, plutôt, pas vraiment préparée (cf. note
du 14/04/14), leur révolte croît au fur et à mesure que la saison avance. Réflexion
faite, j’en arrive à me demander
si cette absence de dispositions qui s’imposaient n’est pas – somme toute – un
moindre mal : les rares mesures prises paraissent en dépit du bon sens et
suffisent ainsi à générer dangereusement des situations qui touchent à l’absurde !
Lucides, les Veulais se
sentent avant tout victimes de leur maire
qui néglige leurs droits et intérêts au profit des visiteurs éphémères.
Désormais obnubilé par un seul souci, celui de faire rayonner les fastes du
front de mer (note du 28/07/13) visant à immortaliser ses mandats, notre édile ferme les yeux sur
les libertés que prennent des touristes motorisés afin d’atteindre la plage sans user leurs
pieds. Attirés par le beau temps et la publicité donnée à Veules dans
l’émission de Stéphane Bern ils sont bien plus nombreux cette année.
Dès le bon matin l’étroite
rue principale est envahie par le flot de voitures, de cars, camping-cars, qui
se dirigent vers la mer. Arrivés au but, ils découvrent que les places, jadis
disponibles, sont occupées en bonne partie par les aménagements du front de
mer ! Plutôt que de l’admirer ils doivent le maudire car se garer relève
désormais d’un exploit ! Au lieu de se résigner et d’aller plus loin ils
se mettent à tourniquer en attendant qu’une place se libère. Et si cette chance ne se
présente pas, la solution est
toute trouvée : on se gare n’importe où, n’importe comment (photos 1-2). Pourquoi
pas ? Personne pour les faire circuler, personne pour les verbaliser,
aucun panneau spécifique interdisant ces abus. Il en résulte une pagaille
indescriptible : circulation
souvent bloquée, des urgentistes – médecins ou pompiers – empêchés de porter un
secours immédiat, des piétons en difficulté, voire en danger, alors que des
Veulais sont pris en otage ! Ceux qui peuvent garer leur voiture dans le
jardin ont du mal à sortir, les bateaux devant leurs portes étant exploités à titre
de parking (photos 3-5); ceux qui gardent en revanche leur voiture dans la rue peuvent
s’extraire plus facilement mais en perdant leur précieuse place !
Je m’improvise parfois agent
de circulation : sans succès mais au risque de me faire lyncher !
Face à ce capharnaüm le maire
de Veules demeure les bras croisés non sans laisser ses administrés sur
l’impression de les subordonner aux intérêts des amateurs de pique-niques sur la plage. Et, s’il lui arrive de les décroiser c’est dans un état d’esprit qui soulève des
interrogations. C’est ainsi qu’il a refusé une place attitrée au généraliste de
Veules dont le cabinet est situé dans la rue principale. Ce médecin dévoué qui
exerce son métier comme un sacerdoce car toujours à la disposition de ses malades,
n’arrive pas à se garer lorsqu’il revient
des visites aux malades, proches ou éloignés, mais en tout cas
immobilisés. Respectueux de l’heure, il est pourtant obligé de faire attendre
les patients qui avaient pris rendez-vous pour une consultation. Le temps de
trouver ou de ne pas trouver une place pour se garer… Victime directe, notre
généraliste entraîne, bien malgré lui, toute une série de victimes
collatérales.
D’autres ont plus de chance,
sans doute grâce au phénomène de clientélisme dépourvu de tout caractère
médical ! C’est ainsi que notre édile usa et abusa de son pouvoir pour
autoriser in extremis l’improvisation d’une terrasse de café-restaurant. Et pas
n’importe où ! En plein milieu de l’étroite rue principale, à l’endroit
même où elle accuse un rétrécissement et prend l’aspect d’un véritable
goulet qui laisse juste la place à un seul trottoir. La terrasse s’étale
sur la voie de la circulation et sur une partie de l'unique trottoir ; au sein de ce passage, difficile et pour les piétons et pour les cyclistes (qui circulent dans les deux sens) et pour les véhicules, elle fait figure d’une infraction à la sécurité routière (photos 6-8).
- Le maire attend qu’un accident
se produise pour retirer son autorisation, s’indignent des Veulais, mezza ou
alta voce.
Accident ou pas, les clients
de cette taverne improvisée dégustent en tout cas les produits rejetés par les pots d’échappements qui les
frôlent. Aux problèmes de la sécurité viennent s 'ajouter ceux de l’hygiène…
Quid de la baignade tant convoitée et atteinte au prix d'un cheminement laborieux ? Ces candidats zélés risquent de voir flotter le drapeau rouge, messager de la pollution; une pollution due au premier chef à la Veules, c'est-à-dire à son estuaire modifié. Pour obtenir dans ce plat pays l'effet de cascades, des mini chutes de Niagara somme toute, on fait déverser la Veules et toutes les saletés qu'elle charrie au ras de la plage ! Juste à côté de la zone réservée aux baigneurs (photos 9-10). Visé directement dans cette entreprise, le maire s'engage dans la presse "de vérifier les sources éventuelles de la pollution… de vérifier la qualité des
raccordements" (Le Courrier Cauchois 04/07/14). N'eut-il pas été plus opportun de procéder à de telles vérifications avant d'entreprendre les travaux pharaoniques sur le front de mer ? Voici une question qui relève, me semble-t-il, du bon sens le plus élémentaire…
raccordements" (Le Courrier Cauchois 04/07/14). N'eut-il pas été plus opportun de procéder à de telles vérifications avant d'entreprendre les travaux pharaoniques sur le front de mer ? Voici une question qui relève, me semble-t-il, du bon sens le plus élémentaire…
Alors que ses homologues
restent fidèles au poste pendant que la saison bat son plein, notre édile,
fidèle à lui même, quitte le navire et part en vacances (cf. note du 22/08/2010). Un navire
qui tangue sérieusement cette année.