Pendant le long week-end de
l’Ascension la France entière a connu un avant-goût de l’été. Le soleil ayant
enveloppé notre pays de ses rayons aussi généreux que chaleureux. Le village de
Veules les Roses compris. Son petit fleuve, le plus court de l’Hexagone, animé
par les canards, ses ruelles bordées de chaumières pittoresques et de demeures
en grès, enfin sa plage
accueillante dont les vastes espaces sablonneux se dégagent à la faveur des
marées basses accentuaient l’attrait généré par l’astre.
Sans surprise, cette parenthèse estivale avant
l’heure inspira à plus d’un le désir de se rendre à Veules. Que dis-je !
Provoqua une ruée en sa direction : de visiteurs curieux et d’estivants
précoces, impatients d’inaugurer les bains de mer.
Sans surprise, un tel mouvement
annonça les difficultés à venir ou plutôt à se reproduire pendant les deux mois
d’été (cf. notes du 14/04/14 et du 13/08/14). Difficultés qui n’ont pas alerté
les édiles de la commune au point de mettre à profit la période hivernale
pour chercher des solutions aux problèmes causés par ces envahisseurs sur
quatre roues ou plus ! Pire ! Leur laxisme fait l’affaire de ces accros au
volant pour qui la marche à pied devient une notion de plus en plus abstraite
au point de tourniquer inlassablement dans l’espoir de trouver une place le
plus près du front de mer plutôt que de déposer leur véhicule dans les parkings
à peine éloignés. Par malheur, le même rejet de la marche envahit également des
conducteurs de camping-cars qui n’hésitent pas à s’aventurer dans les ruelles
du village, rétrécies d’avantage encore par des véhicules mal garés. Il en
résulte une pollution et des nuisances sonores, comparables à celles que
connaissent les grandes villes aux heures de pointe, des cabossages aussi sans
parler de piétons qui ont souvent du mal à se frayer un chemin. Un accident
grave sera-t-il le prix à payer pour sortir les édiles veulais de leur torpeur
et les inciter à prendre des mesures qui s’imposent pour mettre fin à ce
capharnaüm. En attendant, ils se tapissent chez eux : au lieu de
l’observer sur le vif afin d’en tirer des leçons, ils préfèrent ménager leurs
regards.
Commenceront-ils par indiquer
clairement les stationnements interdits ? A ce titre le chemin Camille
Marchand offre un exemple flagrant : il mène vers le cimetière et permet
plus haut d’accéder au village ou d’en sortir. Aucune interdiction de
stationner ne figure sur ce chemin souvent emprunté car à double sens !
Des colonnes de voitures, garées en toute liberté (cf. photo), empêchent la
circulation dans les deux sens, les uns reculent, les autres avancent alors
que, pris en tenaille entre les deux, les piétons qui se rendent au cimetière
risquent de rejoindre leurs chers défunts avant même d’être arrivés à leur
dernière demeure !
La petite commune de Veules les Roses
étant un reflet fidèle des situations hexagonales, les copains et les coquins y
bénéficient de privilèges parfois inadmissibles et en tout cas inaccessibles à
ceux qui ne sont pas inscrits dans de bonnes tablettes. Ainsi, dans la rue
principale qui relie l’intérieur des terres à la mer, jadis conforme, à présent
grandement inadaptée aux flux incessants de véhicules de toutes dimensions, se produit cette année le même état des choses qui frise l’absurde et dépasse en tout
cas la raison (cf. note du 13 août 2014)! Cela majoré, en prime, un
abus nouveau…
A l’endroit précis où cette rue,
étroite par définition, accuse un rétrécissement et pour cette raison possède
le trottoir d’un seul côté, on autorisa l’étendue d’un café restaurant sur la
voie publique : sa terrasse en bois annexe désormais un bout de la rue
réservée à la circulation alors que la communication entre l’intérieur et l’extérieur
du local obstrue une partie de l’unique trottoir (cf. photos)!
Pain béni
pour les automobilistes peu scrupuleux, ils n’hésitent pas à se garer dans la
zone interdite qui figure dans l’alignement de la terrasse (cf. mêmes photos) ! Le tout forme un goulot d’étranglement où les piétons se
bousculent entre les voitures lesquelles frôlent en même temps les
consommateurs.
Un goulot qui se transforme en passage de croix pour
les parents avec poussettes et surtout pour des handicapés, les deux étant obligés
d’emprunter la partie médiane, réservée à la circulation, cf. photo).
Qu’à cela ne tienne ! Le souci de
rentabilité ou l’appat du gain étant ce qu’il est, on innova encore cette année
en mordant sur le trottoir. Les tables qui y sont installées réduisent de
moitié sa largeur totale qui ne dépasse pas 130 cm. Nouvelle source de
bousculades (cf. photo) car les piétons, dont c’est l’unique passage réservé,
se heurtent inévitablement à ces tables non sans se frotter contre les
consommateurs qui leur lancent un œil torve ! Normal ! Au regard de
ces dégustateurs innocents il s’agit d’intrus abusifs dans ce qui prend la
tournure d’un espace privatif…
On cherche à comprendre la tolérance
de la municipalité d’une situation au mieux saugrenue au pire périlleuse ?
Les gérants du local en question enrichissent-ils les caisses de la mairie en
louant un espace de la voie publique ? Ou bien jouissent-ils d’une
situation privilégiée ? Quid
du propriétaire des murs ? Bénéficie-t-il de passe-droits qui dépassent le
commun des mortels ?
Mais non, mais non ! Les édiles
veulais ont trouvé un avantage de cette terrasse au milieu de la rue. Puisqu’on
patauge dans l’absurde, citons le : elle ralentit la vitesse des voitures ! Comme si cette rue étroite et à circulation dense offrait les
conditions propices pour s’escrimer à imiter les prouesses d’un Fangio !
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