mercredi 9 mars 2016

A VEULES LES ROSES : DEGRADATIONS EN CASCADES



La plage de Veules les Roses dont les charmes et les attraits ne sont plus à prouver, possède son fleuron devenu au fil des ans son emblème : son estacade. Cette construction en bois qui date des années 1950 se dresse avec majesté au-dessus de la mer  en profilant les contours élégants, est devenue comme un point de mire. On s’y rend à divers titres : pour admirer au loin les mouvements de l’astre, ses plongeons dans la mer  lors de ses couchers tout en observant la mer sous ses pieds et en écoutant  les vagues qui viennent s’écraser contre ses poteaux en bois. On s’y rend pour pêcher à la ligne. On s’y rend pour plonger dans la mer lorsqu’elle est haute. Sans parler d' amoureux aux penchants romantiques. Bref, tout ceci fait de l’estacade un lieu convivial. Et … un concurrent sérieux, voire dangereux, au front de mer version nouvelle, réalisé au prix des efforts et d’un coût pharaoniques. Réalisation qui débouche sur les cascades fâcheusement artificielles de la Veules et combien polluantes pour les baigneurs…
Quand la mer se retire et dévoile les dessous de l'estacade, un triste spectacle envahit alors la plage : le délabrement de la boiserie qui constitue sa base vous cause un pincement au cœur et vous fait froid dans le dos ! La chère estacade passera-t-elle à la trappe comme tant de bonnes choses qui constituaient le bonheur du village ? Qui sera entraîné dans la mer au moment de sa chute ? Les rafistolages qui visent à parer à son usure ne laissent pas de place à l'espoir…
La dernière parution de la "feuille de choux" intitulée "Veules infos" fait état, paraît-il, du besoin de "consolidation" de l'estacade. Pour des raisons qu'on cherche à comprendre ce numéro n'a pas été distribué à tous les habitants de Veules comme il se doit. Seuls, de rares élus semblent avoir eu le privilège de promener leurs regards sur ses pages où les horaires divers rivalisent avantageusement avec les éditos du Maire….




    Ces dégradations seraient-elles à l’image de la décrépitude que connaît le village tout entier ? L’année dernière les Veulais assistaient, le cœur gros, à la disparition de leur Maison de la Presse. Ce petit rayon de culture et aussi centre d’une animation plus ou moins littéraire qui faisait face à l’église est désormais remplacé par … une agence immobilière. Avec la bénédiction de la municipalité qui avait pourtant et l’autorité et les moyens de sauver  ce noyau destiné à éveiller les esprits.
A présent, c’est la poste de Veules qui se trouverait sur la sellette. Institution grandement reconnue d’utilité publique mais qui revêt un caractère précieux dans tout village peuplé en majotié par des seniors dépourvus de moyens de transports. Sans parler de touristes, de plus en plus nombreux, qui y font la queue en pleine saison.
Ici encore, le maire de Veules  ne semble pas prêt à endosser la tenue d’un preux chevalier pour défendre sa poste. Serait-ce plutôt le contraire ? L’attitude de l’unique élu qui s’est aventuré à la manifestation pour la sauvegarde de la poste le laisserait supposer : l'élu en question aurait préféré s’éclipser au moment où le reporter du journal local s’apprêtait à prendre une photo.
Des lustres auparavant les animations favorisées par le cadre exceptionnel de Veules, inspirées par ses décors comparables à de scènes de théâtre y égayaient la vie, insufflaient le dynamisme  à ses habitants comme a ses touristes. Elles se font de plus en plus rares. Pire, cèdent la place à des perturbations dues à une circulation  si mal réglée et ouvrant la porte à des dangers.
Une interrogation taraude mon esprit : dans quelle mesure notre édile porte-t-il encore un intérêt à son village et à ses administrés depuis qu’il croit avoir acquis l’immortalité  en recourant à la démesure ? Le front de mer, réalisé à un prix exorbitant, au milieu duquel les plantations coûteuses, fouettées par les vents, se flétrissent, se meurent comme pour refléter  les flammes d’un village qui sont en train de s’éteindre …





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